ConcatéNATION



ConcatéNATION peut commencer partout. Et quoi de mieux que les lieux multiculturels du monde que sont les cités ou les îles, mais aussi les comptoirs ou les ports, pour développer ma recherche sur le sujet des frontières des états –nations ? L’Europe est déjà une concaténation de nations, et derrière cette notion, de peuples. Mais peut-être n’est-elle que trop affectée par la survie et le besoin de reconstruire sa domination et donc pas encore assez reliée pour la paix?

ConcatéNATION est un territoire conceptuel : comme un chapelet de perles concaténées, une équation qui à mon sens ne pourra se résoudre que par l’attachement à vivre ensemble dans une paix active : usages pratiques et modalités d’écriture collectives accompagnent le mouvement ConcatéNATION vers de nouvelles ritualités. Chapelet de nations reliées par un cordon, ConcatéNATION est un attoll d’identités collectives qui se ferment et se réouvrent. Elles pourront prendre des formes plastiques de différentes tailles.
Je continue d’oeuvrer à donner forme à ce travail apparu l’été 2023, lors de la résidence CARV#23 par la Velychko.gallery sur l’île de Chypre, alors que je travaillais sur l’invisibilisation dans les processus migratoires.

Logo de ConcatéNATION ALLIANCE, 2025

Nom : ConcatéNATION
Emblême : le papillon
Couleurs : tricolore rouge jaune vert, comme le drapeau de la Guadeloupe (non reconnu)

Plus nous avançons, moins l’universalisme est partagé. L’idée occidentale de l’homme éclairé recule. Nous avons chaque jour la preuve de la faillite du projet humaniste, face aux populismes de tous bords, aux nationalismes décomplexés et peu enclins à la redéfinition d’un vivre ensemble international. Produire davantage ? Davantage de quoi ? De polarisations à venir entre les deux pôles. Et la terre n’est qu’en un seul modèle, elle n’est pas réplicable.
Alors je m’intéresse à l’idée d’un absolu, d’un idéal, celui de la ronde, où on se tient par la main avec son voisin. C’est l’idée qu’ensemble on dépasse les peurs et les haines héritées, entretenues, pour faire lien. C’est cette ronde, cette dans, ce collier, c’est la concatéNATION.

Kitsch comme un collier de perles des années 90 avec le yin et le yang, kitsch comme les bracelets-prénom à perles de couleur, A l’image du vrai visage du monde comme la culture autochtone Mapuche et sa terre volée injustement par l’industriel iconographe Benetton.

La nation est concaténée, ça veut dire qu’elle est assemblée quoi qu’on en pense, et pas quoi qu’il en coûte. Tout ne va pas ensemble ? Peut être, ou pas. Peut être que si on arrête d’essayer, le futur-déjà-là ne sera qu’un empirement et un retour aux empires. Alors quoi, ou qu’est-ce ?

Allez, on remet les petits drapeaux côte à côte comme dans les années 90, dans les intérieures de couverture des Larousse, on rejoue au petit jeu des nations souveraines. On réfléchit à ce que ça veut dire la souveraineté d’une nation. Celle d’un peuple également. Car ce n’est pas la même chose. Et on répare, on répare collectivement toutes les blessures. Ou bien elles ressurgiront. Encore, et encore. C’est notre mission de réparer, de nommer puis d’amoindrir. D’éteindre les feux par la parole en espérant que le pardon pourra être accordé un jour.

One asian young woman, one caucasian lady and one black man united to save humanity – Infographie tirée sur papier photo 60x40cm – 2025

Voilà pourquoi mon travail s’attache à redéfinir nos rapports transnationaux à partir de réaffirmations de l’internationalisme des peuples comme condition désirable pour l’humanité.

Refaire vivre nos signes, nos logos, nos besoins. Par des œuvres-reflet, et des œuvres-décollage :

Ici, une colombe s’émancipe de l’hologramme de carte bleue où elle était emprisonnée
Là, des visages d’IA qui n’existent pas nous somment de refaire monde, emprisonnés dans leur pattern.
Encore, une mappe monde est écrasée sous un pneu, donnant l’illusion que l’afrique a plus d’importance désormais.

Et puis là, sur le sol gisent des galets aux visages des disparus

Résilience de la Rose des sables – Infographie tirée sur papier photo 60x40cm – 2025

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