Jérôme Dupré la Tour a toujours questionné les barrières, les cloisons, les limites et frontières. Il se considère comme un portier du sensible.
De caractère contemplatif, il a dès le plus jeune âge joué son imaginaire à partir des objets déjà là, qu’il glâne au passage, comme une quête incessante vers ce qui fait sens. Tisser des récits à partir de ce qui existe déjà et faire du lien entre les vivants l’intéresse bien davantage que la production d’objets marchands, à l’heure de la reproductibilité technique quasi-totale des images. Comment résister à cette tendance à la dévoration des images ? Ses œuvres, souvent inspirées par l’installation éphémère, l’art des petits riens, du ready-made et de l’arte povera, captent l’attention du public par leur profondeur émotionnelle et un certain raffinement esthétique. Mais surtout par le soin apporté à l’autre et la qualité de présence au cœur de son acte artistique.
2003-2010 Etudes et destin d’illustrateur
Son parcours est d’abord celui du dessin et de l’infographie
En parallèle de ses études lyonnaises à l’école Emile Cohl, Jérôme Dupré la Tour démarre une vie culturelle plus large (revue Mercure liquide, performances improvisées de la scène underground lyonnaise). Il obtient son diplôme en multimédia en 2005, puis motivé pour dessiner davantage, il rejoint l’atelier d’illustration de l’école supérieure des arts décoratifs à Strasbourg (HEAR), animé par Guillaume Dégé, dont il sort diplômé en 2006.
Il est alors sélectionné aux jeunes talents du festival international de la Bande dessinée d’Angoulême.
Durant 5 ans il côtoie l’édition en bande dessinée, l’illustration (Bayard presse, EEUDF, Scouts et guides de France, Yves Rocher; etc…) et l’infographie (ADNSA), tout en explorant performances scéniques et installations.
2010-2025 : Une vie d’artiste plasticien
Durant les semaines agitées d’octobre 2010, il décide d’affirmer ses pratiques plastiques et de peindre en grand format : Il rejoint la friche RVI, où il se retrouve confronté, parmi ses occupants au grand incendie qui l’a ravagée. Il rejoint alors le relogement à la Friche Lamartine et le collectif Abi/Abo, où il développe de multiples approches esthétiques, réflexions sensibles et recherches-action par des cycles d’expositions qu’il organise ; Corps et insularités (2012), Décroche-signE (2013), Nuit Art vidéo Hors Champs (2014), ou qu’il rejoint ; Chemins de traverse (2012-2017), Titre à venir (2018), Arthropod à Chypre (2018), Titre à venir (2018), Mémento (2021), et plus récemment une dynamique autour de la pratique de la gravure Le berceau (2022), qui mutera en un pôle de pratiques de l’image avec la création de l’association Astrolab (2025)
Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions en Rhône-Alpes et ailleurs la décennie passée, dont les derniers temps forts ont été les résonances avec la biennale de Lyon 2022 et 2024, et une résidence à Chypre l’été 2023 :
16ème Biennale de Lyon (2022) trois expositions : Aqua Réels, Reperi et Grignote âge
CARV23 (2023) Résidence à Chypre avec Velychko.gallery : Transformative identities
17ème Biennale de Lyon (2024) une grande exposition collective : Friche l’intranquille
De l’empreinte à l’IA : les expositions ia ia ia et Transformative identities (2023)
Après le Covid, il s’est mis à l’épreuve avec pour thème l’empreinte. Comment questionner notre dépendance plastique aux objets et aux images qui nous entourent ? En en faisant une radiographie alchimique en cyanotypes, en produisant des photogrammes à partir d’objets du quotidien, de déchets, de végétaux et mêlées parfois à des images issues de l’intelligence artificielle.
Ces travaux ont abouti à trois expositions ia ia ia à Lyon, Transformative identities à l’issue de sa résidence à Chypre, invité par la Galerie Velychko et soutenu par l’Institut Français. Pendant 6 semaines, près du rivage de la Méditerranée, il a travaillé sur la transformation de l’identité et l’invisibilisation par la migration, en relation avec la mer.
Puis Haïku Visuel à Saint-Dié, pour laquelle il a poussé son travail d’empreinte sur tissu en grand format.
ConcatéNATION
L’été 2023, Jérôme Dupré la Tour a conceptualisé son projet ConcatéNATION, programme artistique en plusieurs actes qui se propose d’explorer la nationalité comme miroir de nos identités fragmentaires, de notre abandon du devoir diplomatique, et comme frein à l’acceptation de l’autre. Tout en reformulant le besoin de faire lien entre les vivants.
Le premier acte prendra la forme d’une question posée : Freed of us? sous la forme d’une fresque exposée à la Friche Lamartine en résonance à la biennale de Lyon 2024
Son travail l’a amené à travailler auprès de publics de tous les âges et milieux sociaux, notamment des mineurs et adultes en situation de handicap, des mineurs isolés en transit migratoire, et des mineurs en rétention.
Jérôme Dupré la Tour poursuit des projets de dessin en parallèle de son activité d’artiste-plasticien.
Partenaires
Friche Lamartine (FR)
Art Factories/Autres(s) Part(s) (FR)
Institut Français de Chypre (CY)
Velychko gallery (CY)
La cour des arts (FR)